Entrevue avec Julien Pinsonneault, coureur en raquette et propriétaire de la Clinique le Coureur Maskoutain

Alors que le Marathon Beneva de Montréal arrive à grands pas, nous savons que beaucoup d'entre vous se préparent à la course. Que vous comptiez seulement compléter la distance ou vous visiez un record personnel, courir un marathon est un grand défi et demande beaucoup d'efforts. Nous avons eu la chance de nous entretenir avec le coureur en raquette, physiothérapeute, orthothérapeute et kinésiologue Julien Pinsonneault, propriétaire de la Clinique le Coureur Maskoutin à Saint-Hyacinthe pour discuter de tout ce qui a trait à la course et des trucs et astuces pour les marathoniens débutants comme avancés.

Tout ce dont vous avez besoin est un short, un t-shirt et des chaussures de course!

Premièrement, nous étions curieux de savoir pourquoi la course est si populaire selon Julien. Il semble que peu importe la température—chaud, froid, soleil, pluie, grésil, neige—il y a toujours des coureurs qui bravent les éléments. « Je crois que la polyvalence du sport est ce qui le rend si populaire, explique Julien. Vous pouvez courir seul, avec des amis ou avec votre chien. Vous pouvez courir à n'importe quelle heure. L’important, c’est d’avoir du plaisir. Vous pouvez aller dans des sentiers, dans la rue ou sur une piste. Bien sûr, il y a toute sorte de gadgets de nos jours, mais à la base, vous n'avez besoin que d'un short, d’un t-shirt et des chaussures de course. »

 Soyez curieux

Pour Julien, c'est durant les gros événements comme la Marathon Beneva de Montréal, avec l’effervescence de la ville et les encouragements de la foule, que la course prend tout son sens et que le plaisir du sport devient palpable. Bien que l'événement offre un programme d'élite pour les coureurs de haut niveau, nous voulions savoir quels conseils Julien pourrait offrir pour ceux qui veulent se lancer dans le sport. « J'aime quand les gens sont curieux et autonomes, admet Julien. Lorsque vous commencez, vous n'avez pas nécessairement besoin de consulter un professionnel, mais vous devez vous informer. Il y a beaucoup de livres fascinants par des auteurs québécois qui sont pleins d'informations utiles. Mon meilleur conseil est d’éviter de répéter les erreurs des autres. » 

Se lancer dans la course

Julien recommande d'alterner entre la course et la marche pour commencer. Il faut laisser le temps à votre corps de s'adapter à l'impact de la course. « Il est important de commencer en douceur pour éviter les blessures. Les douleurs musculaires sont normales, mais comprendre la différence entre douleur et blessure est important. Ne courez jamais avec une blessure, surtout lorsque vous commencez. » Se réchauffer est crucial.

 Parfaire la technique

Tout le monde a sa propre démarche. Mais il y a certaines bases que vous devriez apprendre pour éviter les blessures. « Vous devez faire le moins de bruit possible lorsque vous courez, explique Julien. Les personnes qui font beaucoup de bruit lorsque leurs pieds entrent en contact avec le sol ont tendance à se blesser plus souvent. Aussi, vous devrez éviter de sauter de haut en bas le plus possible. Un truc pour éviter ces deux problèmes est d'augmenter votre vitesse. Vous devriez viser 180 pas par minute. De cette façon, vous éviterez de bondir de haut en bas et vous développerez une foulée dynamique. »

La façon dont vos pieds entrent en contact avec le sol est aussi importante. Pour les gens qui atterrissent sur le talon : « Ce n'est pas un problème si vous courez seulement pour le plaisir et dans les alentours de 5 à 7 minutes par kilomètre, ce n'est pas dangereux, explique Julien.

Lorsque l’on passe sous la barre des 4:15/km, l’impact talon sera plus notable que le milieu du pied sur le corps. Je crois que l’atterrissage au milieu du pied est plus avantageux en termes de vitesse. Beaucoup se concentrent sur corriger la technique, mais tout dépend si vous courez pour le plaisir ou pour performer. Si vous courez du talon, vous impliquez les muscles de la chaîne postérieurs, vous sentirez plus de tensions dans vos mollets, vos cuisses et votre dos. Vous devez renforcer ces groupes musculaires pour éviter les blessures. Si vous atterrissez sur le devant ou milieu de votre pied, vous sentirez plus de tension à l'avant de vos jambes et dans vos orteils. »

La position des bras est aussi importante. Selon Julien, plus ils sont détendus, le mieux que c’est. « Vous devriez garder vos bras dans une position ouverte et près de votre corps. Ne croisez pas les bras, car ceci restreint la respiration et vous fera aller dans des mouvements de diagonale. Gardez le haut de votre corps droit et vos épaules détendues. Le mouvement des bras, ça donne la cadence au corps, c’est un peu comme le chef d’orchestre pour le rythme. »

La respiration est la clé

Vous devez vous concentrer sur respirer par le nez le plus possible pour filtrer les polluants et les allergènes. Lorsque vous augmenterez votre vitesse, vous commencerez inévitablement à respirer par la bouche. « Concentrez-vous sur une respiration profonde qui vient du ventre et non de la poitrine, explique Julien. Lorsque vous inspirez, vous devez gonfler votre ventre. »

Hydratation, hydratation, hydratation

Une respiration forte cause aussi une grande perte de liquides. Pour cette raison, l'hydratation est cruciale. Si vous courez lorsqu'il fait chaud à l'extérieur, boire plus est important. « Je dis à mes clients de se peser avant et après une course, dit Julien. C'est un bon indicateur de la quantité d'eau que vous devriez boire. Souvent, le poids que vous perdez n'est pas de la graisse, mais de l'eau. Vous pouvez trouver comment calculer la quantité d'eau dont vous avez besoin sur Internet ou vous pouvez consulter un nutritionniste. »

Qu'en est-il des gadgets qui sont disponibles?

Comme tous les sports, plusieurs d'équipements sont offerts pour la course. Pour Julien, le confort est roi. De votre tenue de course à vos chaussures et même vos bas, vous voulez vous assurer que tout soit bien ajusté. Pour les débutants, Julien recommande une chaussure minimaliste avec peu de rembourrage pour aider à développer une foulée plus légère et naturelle. Les coureurs plus expérimentés alternent entre une chaussure avec une semelle plus épaisse pour les longues distances et une chaussure plus légère pour les courses à intervalles ou les sprints. « Cela dépend du coureur, mais passer d'une chaussure avec une semelle épaisse à une chaussure minimaliste pour une compétition est un changement trop drastique et peut mener à des blessures, avertit Julien. Parfois, lorsqu'un coureur passe d'une semelle mince à une semelle épaisse, tout change même s'il s'agit de la même personne. C'est difficile pour le corps de s'adapter. Par contre, si cela ne change pas trop la façon dont vous courez, changer de chaussure est une bonne chose. »

En tant que coureur, le meilleur conseil de Julien est de tout tester avant le jour de la course. Essayez votre tenue de course pour vous assurer que rien ne frotte ou ne cause des ampoules. Il recommande aussi de consulter le site Web du Marathon Beneva de Montréal pour voir qui sont les commanditaires et quels produits (gels, bonbons, boissons, etc.) ils distribueront. Achetez ensuite ces produits et essayez-les pour vous assurer qu'ils ne vous causent pas de problèmes digestifs. « La dernière chose à laquelle il faut faire attention est la fameuse diarrhée du coureur, » dit-il en souriant.

Qu'en est-il des vêtements de compression?

« Je porte souvent des bas de compression, confirme-t-il. Je les recommande pour diverses situations. C'est difficile de quantifier leur impact sur la performance, mais pour les personnes qui souffrent de troubles vasculaires ou d'insuffisance veineuse, ils aident beaucoup. Lorsque je voyage pour une compétition ou je suis en voiture ou en avion pour de longues périodes, je les porte tout le temps. Il est difficile de se lever et de se dégourdir les pieds lorsqu'on est assis entre deux personnes dans un avion, alors les bas de compression aident beaucoup avec l'enflure. Ils sont souvent utilisés par les athlètes. Certains les utilisent lors de la récupération après la course ou durant leur entraînement. Certains les portent durant la course. Je conseille à mes clients de les essayer pour faire de l'exercice et pour récupérer par la suite. Si vous êtes confortable en les portant, allez-y. Je ne voyage jamais sans mes bas de compression. Ils sont devenus essentiels pour moi et je ressens vraiment les bienfaits durant mon temps de récupération et sur mes niveaux de fatigue. » 

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